REGGAE - WORLD - PARIS (FR)
WINSTON McANUFF & FIXI

La fraternité musicale voilà ce qui définit aujourd’hui les liens qu’ont tissé Winston McAnuff et Fixi. Elle préside à l’esprit de ce troisième opus « Big Brothers » comme une devise de leur sono République.


« Fraternité » un mot qui s’écrirait en français, en anglais, en espagnol, en portugais, en arabe, en patois jamaïcain, en créole réunionnais, en dari afghan, en bambara malien ou encore en tigrigna érythréen. Car cet album qui croise, comme à leur habitude, de nombreux horizons musicaux, est aussi né à Calais.
En décembre 2015, à l’initiative de leur compère de concert beatboxeur Markus (Marc Ruchmann), Winston McAnuff et Fixi organisent une soirée de nouvel an pour et avec les migrants. En compagnie d’Olivier Lousteau, interprète fétiche d’Abdellatif Kechiche et réalisateur de La fille du patron, la nuit se passe à fêter la nouvelle année… toutes les deux heures ! Suivant les fuseaux horaires des pays des uns et des autres, minuit se multiplie et se conjugue dans toutes les langues.
L’humanité de ces échanges, la puissance fraternelle de ce banquet de Babel rayonne dans « Big Brothers », et résonne tout particulièrement dans le titre « Crying for love ». Ecrit par Winston McAnuff du haut des falaises de Douvres, « Crying for Love » est à la fois le chant de tous les peuples qui ont franchit la mer dans l’espoir de trouver une terre d’accueil, et un hymne à l’hospitalité. C’est à travers la musique, belle comme un arc en ciel de Jimmy Cliff, le cœur battant de percussions, le piano et l’accordéon entrelacés, que se dessine une île de possibilités.


Depuis leur première rencontre sur « Paris Rockin » (2007), disque aussi hybride que culte célébrant l’association du jamaïcain McAnuff avec les français du groupe Java, Winston et Fixi n’ont cessé d’approfondir leurs liens. Après le succès de leur premier album en duo « A New Day » (2013), le chanteur au timbre héroïquement cabossé et l’accordéoniste-metteur en son, franchissent une nouvelle étape. Ce « Big Brothers » raconte l’intimité et la confiance qui s’est installée entre ces deux-là. Condition de leur renouvellement créatif. Si toujours se presse autour d’eux la fratrie musicale qu’on leur connaît (le maloya d’Olivier Araste du groupe Lindigo, les percussions afro-beat de Cyril Atef), de nouvelles influences s’invitent dans leur démocratie à deux têtes. C’est le cha-cha-cha cubain du titre « Big Brother », avec son piano dansant, son fuzz psychédélique, et sa mélodie instantanément accrocheuse. Mais aussi le gospel et la soul des amis de Winston Mc Anuff pour la chorale groovy de « I came I saw », transcendée par l’accordéon funkadelic de Fixi.