ROCK - CLERMONT-FERRAND
MUSTANG

Mustang, c’est déjà plus d’une décennie de carrière : trois albums et une poignée d’EP, parfois en indé, parfois en major, à la croisée du rock and roll, de la pop, de l’électronique et de la chanson. Une œuvre encore trop méconnue du public, parfois source de malentendus, pas facile à ranger, mais toujours remarquée, toujours originale, et riche d’une collection de chansons qui passe avec succès l’épreuve du temps.

Pour ce groupe inclassable de la scène française, le titre « Memento Mori » sonne comme un baroud d’honneur, et c’est plein d’une énergie revancharde qu’on les retrouve enfin sur un quatrième album.
Les divers side-projects de Jean Felzine ayant dégraissé le répertoire quelque peu schizo du vaisseau-mère, il s’agit désormais de canaliser le talent du groupe autour de l’essentiel de ce qui fait son style : des riffs de guitare nerveux inspirés du rock and roll américain, des synthétiseurs teutoniques (le groupe se définit en blaguant à moitié comme « krautabilly »), du bidouillage sonore, une section rythmique funky et accidentée, et surtout la colonne vertébrale, le nerf de la guerre : de vraies chansons, bien foutues, aux textes toujours surprenants.


En résulte ce qui est sans doute, dans le son comme dans le fond, leur album le plus cohérent. Un disque pourtant, selon leur propre aveu, « bricolé à droite, à gauche, faute de moyens ». Cohérent jusque dans son côté foutraque, souligné par un mix assez vandale d’Étienne Caylou.

 

photo : Marie Planeille